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Mort et Renaissance

" Il n’est pas suffisant d’entendre l’appel de notre destin; nous devons aussi partir à la chasse d’une histoire pour nous-mêmes, de peur d’être entrainés par celle que le monde a déterminé pour nous. Être rattrapés par la question « Quel est mon but? » est comme rechercher des chaussures au lieu de marcher aveuglément de l’avant. Tandis que la plupart des personnes pensent à la réalité comme quelque chose qui leur arrive, l’approche chamanique consiste à se « tenir derrière la création » de votre histoire. La vie ne nous arrive pas seulement : nous arrivons à la vie." 

 

 Traduction libre de Toko-pa Turner

 

 

  • Réflexions visant à faire revivre, guérir, donner la parole et redonner le pouvoir à nos ancêtres: mère, grand-mères, arrières grands-mères, ainsi qu’à nous-mêmes... devant les injustices sociales et drames personnels, sources de souffrances intergénérationnelles.

 

 

 

                                       Réconciliation avec l’âme et la souffrance féminine…

 

Déjà enfant, tu étais toute puissante, ne le sachant pas. Et tant d’adultes t’ont rabaissée et faite plus petite par dépit, par rancœur et envie... de ce qui leur avait été enlevé eux-mêmes étant enfant. Tu es devenue une enfant blessée.

 

Ce jour-là, sans le savoir, on t’a offert comme cadeau l’apprentissage de la compassion et tu t’es mise au service des autres.

 

Plus tard, on t’a volé un peu plus de ta puissance. Tu as été traitée de sorcière par ta voisine acariâtre et tu as été mise au bûcher par tes semblables, ceux en qui tu avais mis toute ta confiance.

 

Ce jour-là, sans le savoir, on t’a offert comme cadeau la conscience de la vérité et de la justice.

 

Tu as été faite servante ou encore esclave. Tu t’es sentie à l’abri de faire tes propres choix. Tu as cru ne pas pouvoir t’en sortir seule et sans argent.

Ce jour-là, à force d’apprentissages, sans le savoir, on t’a offert comme cadeau la foi en tes capacités, en un avenir meilleur et la force d’en sortir un jour.

Et puis, tu as été faite princesse ou bien Reine. On t’a habillé de dentelles, coiffée d’une couronne, attachés tes longs cheveux à l’aide de rubans soyeux. Puis, on t’a faite attendre patiemment, oisive, l’homme qui te sauverait de ton manque de ressources. Tu es devenue l’enfant et puis l’épouse dévouée.

Ce jour-là, sans le savoir, tu as dû apprendre à découvrir la conscience de ta véritable valeur, au-delà du miroitement de ta belle demeure et de tes bijoux chatoyants.

Puis tu as été proclamée putain. Tu t’es déshabillé nue, pour ne pas perdre l’amour d’un homme, jusqu’à la perte de toute estime de soi. Demeurée belle à l’extérieur, tu t’es pourtant sentie salie et calomniée.

Ce jour-là, sans le savoir, tu as compris l’amour authentique et véritable, ainsi que  le refus de la dépendance.

Et on t’a faite nonne. On t’a retirée du monde, mise à l’écart des hommes, de l'union intime et de ta sensualité. Tu es devenue pieuse, parfois seulement en apparence. 

Ce jour-là, sans le savoir, on t’a offert comme cadeau la dévotion désintéressée.

Puis encore tu as été amoureuse, et tu as développé une obsession dévorante pour l’objet de ton désir. Tu as blessé l’autre et il est parti. Et cette histoire s’est répétée en boucle jusqu’à ce que tu apprennes la leçon.

Ce jour-là, à force d’apprentissages, sans le savoir, on t’a offert comme cadeau le respect, la dévotion et la gratitude envers celui qui t’offre son coeur.

Puis, tu as été mère. Tu avais tellement souffert auparavant que tu as étouffé tes enfants sous tes caresses et ton adoration, dans ta crainte de perdre leur amour. Une autre femme, ta voisine, ton amie, les a abandonnés, étranglée par la même crainte que toi.

Ce jour-là, à force d’apprentissages, sans le savoir, on t’a offert comme cadeau la patience, la conscience de la liberté et l’amour sans conditions.

Puis encore, ton sentiment de vide t’as poussée à soutirer aux autres leur pouvoir. Tes plaintes chronique et ta codépendance ont amené les gens à te fuir. Tu étais devenue une véritable sorcière. Ce titre que l’on donne aux femmes depuis la nuit des temps pour éteindre sa lumière divine, tu en étais devenue le porte-étendard.

Ce jour-là, en te retrouvant seule face à toi-même, sans le savoir, on t’a offert comme cadeau la prise de conscience de tout ceux et ce qui draine l’énergie vitale.

Un jour, tous ces jeux de rôles décidés par la société et dans lesquels tu as dû jouer, pour survivre, tu les assumeras et tu en comprendras le sens.

Tu auras la bonté des mains de l’enfant qui voudra réconforter les négligés, faute d’avoir lui-même été pris dans des bras aimants. Tu sauras voir la beauté des autres femmes, loin de tous les artifices imposés par la société, et le leur dire d’un regard bienveillant et sincère. Tu auras la force et le courage de quitter ce qui n’est plus bon pour toi. Tu auras l’authenticité de crier ta vérité, sans la crainte viscérale d'une enfant abusée par son parent face à des représailles possibles.

Enfin, un jour tu deviendras Déesse. Et tu marcheras libre et puissante sur la terre. Et ton âme éclairera les cieux de ta splendeur retrouvée. Et tu comprendras que la véritable sorcière est un être voué à la nature et la guérison, à l’amour et à toutes formes de vie. Et que toutes ces histoires effrayantes de sorcières au nez crochu et déformé, volant dans le ciel à grands ricanements et faisant bouillir les petits-enfants, n’étaient destinés qu’à éloigner les gens de toi et de ton pouvoir sacré. Et tu n’auras plus honte d’être traitée de sorcière et tu réclameras ton pouvoir de sorcière, ton pouvoir de choisir ta propre voie, sans être montrée du doigt, de guérir les gens, sans crainte d’être brûlée vive, d’avoir la foi sans religion, d’être amoureuse sans que l’on t’attache à un seul être sans ton accord, toute ta vie durant.

Et ce jour viendra, tu verras, il viendra. Et le temps n’aura plus d’emprise sur toi, ni même la peur ni le mal. Et ensemble nous parcourrons les routes sinueuses de toute la Terre, main dans la main, sans querelles et sans rivalité. Et nous aurons gagné la bataille de l’amour. Ce sera définitif et sans appel.

Ainsi soit-il.

Image de Jack Cain
Image de Larm Rmah

        Affirmations pour donner la force de quitter les cercles de mensonges et l'hypocrisie...

- Pour guérir la femme calomniée…afin qu’elle pose ses limites intérieures. La juste colère est saine et bonne. Ne laissez jamais personne vous accabler de reproches pour vous être mise en colère devant l’abus. Parce que ce n’est pas contre la spiritualité que de se sentir parfois en colère, rapellez-vous de la colère de Jésus devant les Pharisiens. Je n’ai jamais vu personne s’offenser de cela ni même remettre en question la divinité de Jésus (pour les croyants, bien sûr) à cause de sa sainte colère. Et pourtant c’est ce que nous faisons la plupart du temps devant la colère d’une femme, qui se doit d’être indulgente et compatissante, à son détriment bien sûr, car cela serait dans sa nature. Vraiment?

Si tu te crois spirituellement supérieur.e parce que tu as parcouru le monde, les ashrams et les églises en pantoufles de verre et bijoux étincelants, pour découvrir la vérité.

Alors…

Ne viens pas chez-moi, qui ai couru pieds nus dans la terre et dans les ronces, le visage en sueurs et en sang pour fuir la colère sourde d’un père qui voulait ma peau, tel un sombre chasseur, pour s’y étendre, satisfait d’avoir fait gagner l’ombre sur la lumière.

Tu n’es pas invité.e.

Si tu crois que moi, qui ai tant souffert et simplement cherché dans mon temple intérieur la vérité sur ma raison d’être sur terre, suis inférieure à toi, alors va-t’en tout simplement. Je n’ai que faire de la poudre aux yeux, de tes escapades mirobolantes.

Si tu te crois supérieur.e car tu manges bio, local, ou que tu as supprimé la télé de ta maison. Peut-être n’as-tu pas remarqué ton ego, ici, dans l’entrée de mon monde, t’empêchant d’y pénétrer, de me regarder, vraiment, et de me comprendre?

Si tu te crois plus noble parce tu as, en apparence mieux réussi que moi, parce que tu habites un véritable palace et que ton compte bancaire déborde de liasses. Alors ne viens pas chez-moi. Tu t’y sentiras à l’étroit. Tu auras du mal à contempler mes vieux édredons ainsi que mes planchers égratignés. Tu y trouveras un gazon laissé à lui-même et une tonne de mauvaises herbes, à l’image de ma vie. Car mon existence est parsemée d’imperfections…tout comme ma spiritualité.

Si tu couvres de honte ceux que tu côtoie par ton sentiment d’importance, ta satisfaction de savoir méditer sans sombres pensées pour t’assaillir ou sans jamais réfléchir aux lourdes tâches qui t’attendent au tournant, alors tu n’as pas ta place ici, dans ma demeure.

Si tu te crois plus aimant.e et bienveillant.e parce que tu tolères dans ta vie ceux qui te blessent sans cesse, en trainant avec toi ton air miséricordieux, alors va-t-en, je ne crois plus en tes mensonges.

Si je me met désormais à l’écart des relations toxiques, sache que je me suis simplement choisie. Lorsque la misécorde a franchi le seuil de mon coeur, je lui ai ouvert grand les bras et n'ai pas su le refuser....

Et toi, alors que tu te couvres de scepticisme devant toute manifestation mystique, parce que ce n’est pas toi qui l’ai vécu, que tu ne l’as pas vu, ou parce que je ne suis pas assez bien pour cela…ne vient pas assombrir ma joie de me retrouver devant l’innommable, devant le miracle que je cherchais justement pour me soutenir et éclairer ma route.

Si tu n’as pas ouvert suffisamment ton cœur à ta propre souffrance, si tu te caches constamment derrière tes multiples masques, pour expliquer ton monde, si tu ne sais jamais reconnaître tes propres faiblesses...comment peux-tu prétendre pouvoir m’aider et savoir mieux que moi ce qui me permettra de guérir? Ne t’entends-tu pas me condamner ainsi en vain, ainsi que tous ceux qui sont différents de toi?  Si tu te crois meilleur alors va-t’en. Je refuse que tu éteignes ma vérité enfin retrouvée. Je refuse de te donner encore ce pouvoir. Je choisis enfin la voie de l'authenticité et la paix d'être, tout simplement, qui je suis. Et si tu n'es pas prêt.e à accueillir ma nature véritable et unique,

Qu’il en soit ainsi.

L'éclairage que tu m'offres est si terne alors que je viens de découvrir le soleil entier.

Je saurai reconnaître ma route seule.

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